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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog le chemin des dames avant 1914 12 décembre 2016 1 12 / 12 / décembre / 2016 19:55 suspension de ce blog. suite au pillage et à la contrefaçon dont les images de ce blog ont fait l'objet de la part des deux "auteurs" peu scrupuleux, j'ai décidé d'en supprimer la plupart des articles. les articles supprimés ne sont pas perdus, ils sont simplement archivés. tous ceux qui étaient intéressés par les images de ce blog pourront remercier ces deux personnes sans foi ni loi qui, je n'en doute pas, se reconnaîtront. repost 0 published by dumultien commenter cet article 12 octobre 2008 7 12 / 10 / octobre / 2008 11:09 mémoires d'aristide martin (v) c'est avec ce cinquième "épisode" que se terminent pour nous les mémoires d'aristide martin. ce chapitre traite de son passage à l'ecole normale de laon. a sa sortie, en 1865, aristide sera nommé instituteur à faverolles, dans le canton de villers-cotterêts, et quittera ainsi définitivement la région qui forme l'objet de ce blog. laon - la place saint-julien (coll. personnelle). v a l'ecole normale de laon . séjour à l'ecole normale de laon . mon départ pour l'ecole normale fut un serrement de coeur pour mes parents et surtout pour ma mère, c'était un vide dans la maison ; il m'en coûtait aussi de me séparer d'eux, leur affection de tous les instants et les petites gâteries maternelles allaient me faire défaut. deliège, dont j'ai déjà parlé plus haut, qui avait déjà passé une année dans l'établissement, se montra bon camarade, il me mit un peu au courant des habitudes de la maison ; ses amis intimes, notamment soye de braye-en-laonnois, et lourmier, un fils d'instuteur de la champagne, devinrent les miens. je connaissais déjà intimement le premier et ses excellents parents par l'intermédiaire des cousin et cousine debacq, domiciliés comme lui à braye, et chez lesquels, depuis assez longtemps déjà, j'allais régulièrement passer quelques jours à l'occasion de la fête patronale en septembre. une certaine intimité s'était déjà établie avec deux élèves de l'instituteur de roucy, bourquin et poiret, également admis. je n'étais donc pas trop isolé dès le premier jour de mon entrée. le régime des écoles normales à cette époque était assez rigoureux, la nourriture y laissait fort à désirer, les méthodes d'enseignement demandaient à être améliorées ; les emplois les plus sérieux n'étaient pas toujours confiés à des hommes aptes et compétents. notre directeur, un m. langlois, passait pour avoir été officier de marine, il était décoré. c'était malheureusement un alcoolique invétéré, qu'on ne pouvait voir de sang froid qu'à son lever, dont le cours, quand il le faisait, était insignifiant ou ridicule, pour lequel les anciens élèves qui l'avaient surnommé le "père houme" n'avaient aucun respect. il prisait aussi énormément, avait le nez de travers, résultat, disait-on, des poussées du pouce de la main droite, vers la gauche. sa tenue était généralement fort négligée. incapable de prestige et d'autorité morale, d'une négligence extrême, les autres maîtres en prenaient un peu à leur aise, le personnel domestique n'était aucunement surveillé, il devait aussi, pour satisfaire son constant besoin d'argent, recevoir des remises des fournisseurs et ne pas exiger d'eux la qualité ni la quantité des provisions de bouche. cet homme, si indigne sous tous les rapports, devait encore diriger l'école pendant dix-huit mois lorsque j'y entrai. a tous les vices et défaut que je viens d'énumérer, il faut encore ajouter une partialité extrême et toute absence d'esprit de justice. l'absence aussi de toute surveillance de sa part avait amené des abus de toute nature et un relâchement considérable dans la discipline. avec lui, les flatteurs, les intrigants, les mouchards avaient beau jeu. il fallut longtemps à l'autorité supérieure pour constater de la malversation dans les fonds mis à sa disposition pour l'entretien de l'établissement. cette circonstance amena enfin son départ ; chez tous, ce fut un soupir de soulagement. les maîtres-adjoints de cette époque (c'est ainsi qu'on les dénommait) étaient m. fédaux, chargé des mathématiques et des sciences, m. raverdy, chargé de l'histoire, de la géographie, du français, paradis, directeur de l'école annexe, faisait un cours de pédagogie, droubaix avait l'écriture et le dessin ; un brave alsacien, lauff, enseignait plain-chant, orgue et musique ; l'enseignement religieux revenait à l'aumônier de l'ecole, m. rapet. les quatre premiers de ces maîtres étaient d'anciens élèves de l'ecole même, n'ayant que le brevet supérieur. la valeur professionnelle n'avait pas seule fixé ces choix ; le plus sérieux de tous et le plus fin était incontestablement m. raverdy. m. fédaux, visant surtout au gain, donnait de nombreuses leçons en ville ; il préparait peu ou mal ses cours, corrigeait superficiellement les devoirs, ne faisait que de très rares expériences pour l'enseignement scientifique, était très criard dans le cours de ses leçons, se bornait à n'interroger qu'un très petit nombre d'élèves, ses favoris comme on les appelait, n'avait pas de mesure dans le choix des exercices, tantôt ils n'étaient qu'à la portée de trois ou quatre intelligences d'élite, tantôt ils devenaient tellement élémentaires et simples que les travailleurs se laissaient ou aller au découragement ou s'occupaient selon un programme qu'ils s'étaient établi (1). le prestige faisait plus ou moins défaut à mm. paradis, droubaix et lauff, leurs cours n'étaient pas très pris au sérieux, ils ne savaient pas suffisamment les intéresser, c'étaient de braves gens, mais d'une culture intellectuelle très ordinaire avec des idées et un jugement assez étroits. le brave aumônier s'en tenait à la lecture stricte de l'histoire sainte, avec une heureuse mémoire, des apparences de piété et de dévotion, on était assuré d'obtenir de bonnes notes de lui. tels étaient, si je m'en rapporte à mon jugement et à mes souvenirs restés très vivaces à plus de quarante ans d'intervalle, les maîtres auxquels la préparation de plusieurs générations d'instituteurs de l'aisne fut confiée. avec un directeur moins mauvais, la plupart de ses collaborateurs eussent été tout à fait à la hauteur de leur tâche et auraient laissé dans l'esprit et le coeur de leurs anciens condisciples une meilleure appréciation et plus de reconnaissance. le règlement de l'ecole, comparé à ce qu'il est maintenant, paraîtrait sévère. hiver comme été, le lever se faisait au premier coup de cloche, à cinq heures du matin. vingt minutes étaient accordées pour les soins de toilette et la réfection des lits, l'eau était répartie avec la plus grande parcimonie, placée dans des espèces de longues auges en zinc, munies de robinets à raison d'un par élève, elle ne se distinguait ni par la limpidité ni par l'odeur ; elle provenait d'une vaste citerne où devaient pulluler des milliards de milliards de microbes et de débris organiques. les élèves en buvaient ; souvent elle fut cause de trouble dans l'organisme, notamment du goître pour beaucoup. lorqu'elle était congelée en hiver, un glaçon faisait office de savon. les deux dortoirs dans lesquels les 51 élèves des trois années étaient répartis étaient assez spacieux et bien aérés ; il va sans dire qu'aucun appareil de chauffage n'avait été prévu pour parer au froid dans les hivers qui sont parfois très rigoureux sur le plateau où est bâti laon. avant cinq heures et demie, il nous fallait être en étude. une courte prière était récitée à tour de rôle par les élèves ; à sept heures, l'aumônier venait présider à de plus longs exercices et à une pieuse lecture. le déjeuner consistait en un quart d'une miche de pain de 800 à 900 g., généralement non cuit, avait lieu de sept heures et demie à huit heures. on n'entrait point au réfectoire, le censeur (3e année), le sous-censeur (2e année), le surveillant (1ère année) faisaient la répartition. quelle que fût la température, il fallait rester dans la cour. par tolérance,